Principes, objectifs et stratégie

NOS PRINCIPES

1. Démocratie et liberté

Malgré l’éloge constant, par la classe politique et les grands médias, des institutions « démocratiques » de notre pays (Parlement, Chambre des communes, etc.), nous savons qu’il ne s’agit que de façades qui n’ont rien à voir avec la démocratie réelle. Quel pouvoir détient vraiment le travailleur moyen sur les grandes décisions politiques qui affectent sa vie? Nous sommes limités à voter une fois aux quatre ans pour mandater l’une ou l’autre des grandes gueules carriéristes qui, sitôt arrivée au pouvoir, abandonne toutes ses belles promesses électorales et se range docilement derrière les intérêts des corporations et des grandes banques – les véritables dirigeants de ce pays.

Alliance Ouvrière défend la perspective d’un système véritablement démocratique. Un système où les gens ordinaires ne voteraient pas seulement pour un représentant aux quatre ans, mais détiendraient un réel pouvoir sur les décisions qui les affectent: de la vie quotidienne à la shop et dans les quartiers, jusqu’aux décisions de planification économique et de politique étrangère. D’ici là, nous continuons à défendre le peu de démocratie possible dans le système actuel. Nous réclamons la transparence des gouvernements, institutions et corporations ainsi que le droit du peuple à être informé correctement. Nous défendons la liberté de former des associations et organisations indépendantes, la liberté d’expression, de contestation et de manifestation.

2. Égalité et unité

Nous défendons l’égalité pour tous les travailleurs et travailleuses au-delà des nationalités ou des spécificités démographiques. Nous cherchons à nous unir sur la base de la classe sociale, au-delà des divisions nationales, culturelles, de sexe, etc. qui la traversent. Nous rejetons les politiques qui visent à « diviser pour mieux régner » incarnées par les guerres culturelles, inventant des critères de divisions toujours plus saugrenus les uns que les autres pour briser notre unité. Nous nous opposons aux idéologies rétrogrades (racisme, sexisme, etc.) au sein de la classe et défendons le droit à tous et toutes de participer à la lutte sans discrimination.

Nous luttons pour la perspective d’un monde réellement égalitaire, libéré des inégalités socio-économiques, des divisions nationales et des guerres impérialistes. La véritable liberté ne sera possible que lorsque les travailleurs et travailleuses prendront en main la direction de la société indépendamment des monopoles, des banques, des corporations et autres institutions parasitaires qui perpétuent les inégalités et empêchent la majorité de l’humanité de mener une vie digne.

3. Classe contre classe

Nous avons un parti pris pour les travailleurs et travailleuses et nous défendons leur droit de lutter pour améliorer leur conditions de travail et de vie. Nous reconnaissons que l’appareil légal n’est qu’un compromis historique et qu’il est moralement juste d’agir au-delà du code du travail lorsque nécessaire. Nous rejetons la collaboration de classe et l’assujettissement du mouvement ouvrier à des partis électoraux vendus à l’ordre établi. Nous croyons en la nécessité d’avoir nos propres organisations, indépendantes des structures imposées par l’État.

Nous défendons la centralité ouvrière – le principe stratégique selon lequel la classe ouvrière doit jouer le rôle déterminant dans le mouvement pour dépasser le capitalisme. Un changement social fondamental ne peut venir que par l’organisation solide des travailleurs et travailleuses pour la défense des intérêts de la classe.

NOS OBJECTIFS

Les classes populaires ont la volonté de lutter contre les injustices. Que nous regardions les luttes menées par les centrales syndicales dans les sphères économiques et politiques, les envolées de mécontentement généralisé telles que le mouvement des convois de la liberté et les luttes menées par les diasporas migrantes contre l’agression impérialistes sur leurs nations, nous voyons que l’ordre des choses actuel provoque la colère du peuple.

Cependant, les mouvements populaires feront toujours face à des limites si nous n’arrivons pas à innover dans nos méthodes. D’un côté, on échoue à s’inscrire dans la continuité d’un projet politique plus large. On manifeste un jour pour la Palestine, le lendemain contre la corruption, l’autre jour pour la négo syndicale. On court d’une lutte à l’autre sans faire d’avancées – sans construire une structure qui permettrait de pérenniser notre force de frappe. Bref, on se contente de mobiliser sans organiser. Sans canaliser les luttes dans des organisations, capables de relancer de nouvelles vagues de luttes, de se consolider et de se grossir pour répéter jusqu’à la victoire, on tombe dans le mouvementisme. On saute d’un mouvement à l’autre sans être capable de les lier par la pratique et de renforcer le pouvoir de la classe sur le long terme.

De l’autre côté, même si les luttes mènent parfois à des organisations et servent des projets politiques plus larges, elles échouent à le faire pour notre propre classe, et sont plutôt récupérées par des forces de classe réactionnaires. Nous pouvons penser au mouvement des convois de la liberté, qui bien qu’ayant comporté une participation de la classe ouvrière, s’est ultimement fait canaliser dans la faction conservatrice de la classe dirigeante (Poilièvre et cie). Nous pouvons penser également aux grèves étudiantes de 2012, qui au final auront surtout profitées au projet social-démocrate de la petite-bourgeoisie et au parti politique Québec Solidaire. Dans tous les cas, la classe ouvrière, bien que partie intégrante de ces mouvements, n’a pas su apprendre à les diriger selon ses propres intérêts.

C’est pourquoi notre objectif principal est de constituer la classe ouvrière en force politique indépendante.1 Agir en force politique indépendante, cela veut dire d’abord se concevoir comme classe (avoir une conscience de classe), comprendre le nous comme la classe ouvrière plutôt que la nation, l’appartenance à l’un ou l’autre des côtés de la guerre culturelle, ou d’autres divisions secondaires. Cela veut dire ensuite se doter des outils qui nous permettent d’agir indépendamment et collectivement en tant que classe, de puissantes organisations capables de rivaliser avec le patronat et l’État. De son côté, le grand patronat, qui détient le contrôle de l’économie, est bien organisé pour faire valoir ses intérêts et est en mesure de tirer les ficelles de la politique en sa faveur. Si nous voulons être capable de lui faire face, nous avons besoin de : A. organiser solidement la classe ouvrière ainsi que de B. Éduquer et mobiliser politiquement la classe ouvrière.

A. Organiser solidement la classe ouvrière

Cela veut avant tout dire construire les organisations de défense de base de la classe ouvrière, que sont les syndicats. Malheureusement, des décennies d’absence de syndicalisme de classe ont effrité la capacité des syndicats à assumer ce rôle fondamental. Ceux-ci s’étant révélés incapables de s’adapter à une réalité changeante du monde du travail,2 le taux de syndicalisation est aujourd’hui bas (29%) et tend à diminuer. Parmi les syndicats qui existent, plusieurs sont des organisations peu démocratiques, avec une implication minimale ou inexistante des membres. Si implication il y a, c’est généralement au sens de mobilisation (manifestations, piquets de grève) et rarement au sens d’organisation. Parfois, même la démocratie formelle (assemblées, élections, etc.) est limitée, en particulier dans certains syndicats internationaux.3

Les syndicats ont accepté l’appareil légal comme étant légitime, plutôt que de le comprendre comme un simple compromis historique. Bien qu’il soit juste de reconnaître que les gains du mouvement ouvrier passé tels que la reconnaissance légale des syndicats, le droit de grève, etc. sont des acquis précieux qui été arrachés à la bourgeoisie par la lutte, il faut également reconnaître que ces gains sont conditionnels au rapport de force exercé par la classe.

Malheureusement, au sein du mouvement syndical actuel, on se fourvoie trop souvent en s’appuyant principalement sur ces acquis légaux plutôt que sur la construction d’un réel rapport de force. Même les syndicats plus militants et ancrés dans leur base sont coincés dans cette mentalité de paix industrielle, où tout militantisme se doit de respecter les règles du jeu de la bourgeoisie. Ce problème est exacerbé par le fort poids joué par les employés permanents au sein des syndicats, trop souvent des personnes issues d’études universitaires, poursuivant des ambitions carriéristes, formées à une mentalité de « ressources humaines ». L’État, lui, ne se limite pourtant pas à respecter les règles de son propre jeu et peut écraser même les luttes syndicales légales via des lois de retour au travail ou d’autres stratagèmes bureaucratiques. Même s’il est démontré que l’État a agit de manière inconstitutionnelle, la judiciarisation des luttes donne toujours le bénéfice du doute à la partie patronale. Après des délais de plusieurs années avant un règlement en cours, les membres sont démobilisés et le mal est fait.

Ce dont nous avons besoin, ce sont de syndicats qui sont réellement capables d’accomplir leur rôle, des syndicats de lutte de classe. D’abord, cela veut dire des syndicats combatifs, prenant partie fermement pour obtenir le plus de gains possibles pour leur membres, n’ayant pas peur de mener des grèves, des actions dérangeantes et des campagnes politiques à la défense de la classe, et ce en permanence et non seulement lors des périodes de négociation de la convention. Ensuite, cela veut dire des syndicats démocratiques dans lesquels les membres sont réellement organisés au sein de la structure syndicale, sont impliqués dans les discussions stratégiques et où la volonté de la base est réellement ce qui dirige l’action syndicale. Finalement, cela veut dire des syndicats militants, se basant sur les intérêts absolus de la classe ouvrière dans son ensemble plutôt que sur l’intérêt étroit de leurs propres membres; des syndicats capables de mener des actions qui dépassent ce qui est permis par l’État.

B. Éduquer et mobiliser politiquement la classe ouvrière

Le syndicat est l’organisation de défense de base de la classe ouvrière, un outil essentiel sans lequel il serait impossible de rivaliser avec la classe dirigeante. Cependant, les syndicats possèdent en soi des limites qu’ils ne pourront dépasser s’ils sont laissés à eux-mêmes. Il ne suffit que de regarder l’état du mouvement syndical actuel qui a été laissé à lui-même depuis les vagues de militantisme politique des années 70 et 80. Le syndicalisme ne mène, spontanément, qu’à la conscience syndicale. Si nous voulons avoir une conscience de classe, alors nous devons également avoir une organisation de classe, qui ne se limite pas à défendre les intérêts « sur la job », mais aussi les intérêts des travailleurs et travailleuses dans l’ensemble de la société. Cela ne viendra pas d’un développement spontané du mouvement syndical, mais bien d’une impulsion de l’extérieur.

Tout en reconnaissant le rôle essentiel des syndicats, nous devons lutter contre le syndicalisme étroit et aller au-delà de la conscience syndicale. Cela implique d’éduquer la classe ouvrière pour qu’elle soit en mesure de comprendre ses propres intérêts et de former son opinion indépendamment des grands médias. Comment, par exemple, former des militants capables de tenir tête aux permanents syndicaux de carrières, confiants et connaisseurs, habitués de diriger les structures syndicales? Comment faire pour que les travailleurs et travailleuses saisissent la nature des réformes néolibérales et voient au-delà des mensonges des politiciens? Comment faire pour que les syndicats situent leurs luttes dans un horizon internationaliste, en solidarité avec les peuples d’ailleurs dans le monde qui sont opprimés par l’impérialisme canadien? Cela demande un vaste effort d’éducation politique pour apprendre à déceler nos propres intérêts de classe, comprendre notre histoire, et développer nos capacités.

Cela signifie, notamment, remplir le rôle politique indépendant que les principales centrales et institutions syndicales actuelles, telles que le Congrès du travail du Canada, ne parviennent pas à remplir. Il faut constituer notre organisation solide et démocratique, nos assemblées et nos caucus industriels, et créer un forum véritablement indépendant pour éduquer et mobiliser la classe ouvrière. Seuls les travailleurs conscients de leur classe et organisés de manière indépendante ont la capacité de diriger le mouvement syndical et d’exercer son pouvoir pour l’ensemble de la classe.

Dans cette optique, il n’existe pas de meilleur école que la lutte. C’est en menant la lutte politique que la classe ouvrière apprendra en pratique qui sont ses amis et ses ennemis. Il faut viser à mobiliser la classe ouvrière dans des campagnes politiques dépassant le cadre étroit des conditions de travail. Il faut apprendre à lutter contre les fermetures de shop, contre les réformes néo-libérales, contre les permis de travail fermés, contre la spéculation immobilière, bref, lutter contre la classe dirigeante dans l’ensemble des sphères de la vie sociale, et ultimement pour le renversement complet de l’ordre établi.

NOTRE STRATÉGIE

Si l’on veut se constituer en force politique indépendante, alors il faut apprendre à lutter avec nos propres moyens, à faire de la lutte politique ouvrière. Cela veut dire non seulement se préoccuper des autres sphères de la vie sociale au-delà des luttes économiques, mais surtout, se réapproprier nos propres méthodes de lutte.

Ce qui fait que la classe ouvrière possède un réel poids et lui donne un rôle historique, c’est son contrôle sur la production. Dans notre société, les moyens de production sont détenus par une minorité qui encaisse les profits, mais le processus de fabrication des marchandises est divisé parmi des millions de travailleurs et travailleuses. La minorité qui possède s’enrichit sur le dos de la majorité qui travaille. La classe ouvrière, consciente d’elle-même, peut utiliser son contrôle sur la production – faire la grève – non seulement pour des gains au travail, mais également pour défendre ses intérêts dans l’ensemble de la société. C’est là que se situe le potentiel d’un réel rapport de force : dans notre capacité à faire des grèves politiques.

Le rôle de l’État est avant toute chose de préserver la domination économique de la classe dominante, ce qui implique en grande partie de réprimer le droit de grève. Longtemps, faire la grève, même pour des raisons économiques, a été carrément illégal, et l’État réprimait sévèrement le syndicalisme. C’est éventuellement devenu intenable face au dynamisme et à la combativité du mouvement ouvrier : il a alors valu mieux ouvrir la valve de l’autocuiseur que de contenir la pression jusqu’à ce que ça explose. L’État a opté pour encadrer le syndicalisme afin de s’assurer qu’il ne nuise pas trop au bon fonctionnement de la société et surtout, qu’il n’en vienne pas à menacer l’existence même du capitalisme. On en arrive aujourd’hui à un ensemble de lois – le code du travail – issues d’un pacte de paix sociale entre le patronat et les syndicats.

Les syndicats ont malheureusement plié l’échine et se sont soumis à ces lois pacifiantes et démobilisatrices. Souvent, ils font même confiance à l’État et font la promotion de politiques qui renforcent le rôle de l’État dans la société (social-démocratie)4. Ils ignorent ce qui est principal, c’est-à-dire le rapport de force entre les classes, pour se concentrer sur du lobbying parlementaire. Et quand ils n’arrivent pas à atteindre leurs objectifs de cette façon, ils se replient et se contentent de se dire qu’ils ont fait « tout en leur possible ».

La récupération de l’outil de la grève politique pour rétablir le rapport de force de la classe ouvrière est nécessaire. Mais, pour ce faire, nous ne pouvons pas nous contenter de crier des mots d’ordres radicaux de l’extérieur du mouvement syndical comme des clients insatisfaits – appeler à la grève politique n’amènera pas à la grève politique. Nous ne pouvons pas non plus nous contenter de rester isolés dans des micros-organisations avec un membership dans les deux chiffres et aucune influence dans la société. Pour améliorer le mouvement syndical, il faut être dans le mouvement syndical. Pour avoir des meilleurs syndicalistes, il faut être les meilleurs syndicalistes. Il est facile de critiquer lorsqu’on est à l’extérieur du mouvement, mais lorsqu’on est confronté à ses réalités, à ses problèmes concrets, ce n’est pas si simple. La réalité est qu’un bon nombre de syndicalistes sont des personnes bien intentionnées, réellement dévouées pour la classe, qu’il ne faut pas aliéner avec une posture ultra-radicale. Ils font simplement face aux mêmes limites que nous.

Ce que l’on propose, c’est un processus à long terme, un travail qui nécessitera des années. Pour cela, nous ne pouvons pas nous contenter de nous éparpiller dans les différents syndicats sans coordination ni stratégie commune. Notre objectif (constituer la classe ouvrière en force politique indépendante), concrètement, veut dire qu’Alliance Ouvrière vise à agir comme centre politique pour organiser le déploiement des militants pour la grève politique dans le mouvement ouvrier. Voici comment nous proposons d’y arriver :

  1. S’organiser sur la base de caucus ou comité par industrie pour planifier l’expansion et la consolidation du syndicalisme de lutte de classe. Les caucus peuvent servir à augmenter la densité syndicale par industrie en formant de nouveaux syndicats, à réformer les syndicats existants pour en faire des syndicats combatifs, démocratiques et militants, et à promouvoir l’unité et la coordination intersyndicale.
  1. Mener des campagnes politiques combatives contre les attaques de l’État sur la classe ouvrière (réformes du code du travail, privatisations, etc.). Ce faisant, encourager les syndicats à lutter politiquement et à adopter des tactiques militantes plutôt qu’à se limiter au lobbying et aux campagnes de communication.
  1. Constituer un centre d’éducation et d’information sur les questions d’organisation en milieu de travail, sur les questions politiques  (grèves politiques, rôle politique et social du syndicalisme, histoire ouvrière) et sur les luttes ouvrières en cours. Collectiviser les expériences et approfondir notre compréhension de la lutte politique ouvrière.

En menant cette approche en trois fronts, nous pourrons apprendre à organiser et diriger la classe ouvrière au sein des organisations de défense de base (syndicats), à mener de lutter politiques d’envergure et à approfondir notre compréhension du mouvement syndical. En combinant ces trois fronts, nous pourrons éventuellement mener des grèves politiques pour le pouvoir ouvrier.


1—Lorsqu’on utilise le mot politique ici, c’est au sens large – l’organisation de la vie sociale – et non au sens des institutions politiques (partis, parlements, municipalités, etc.). On parle de mener des luttes politiques, et non de faire du lobbyisme ou de la politique partisane.

2—Bien que certains parlent du néo-libéralisme comme d’un état d’exception extraordinaire, les changements dans les relations de travail ont toujours été un outil utilisé par la classe dirigeante pour contrer le syndicalisme et s’assurer de maintenir son taux de profit. Ce qui a réellement changé, c’est la capacité du mouvement syndical à s’adapter aux nouvelles réalités (agences de placements, travailleurs migrants, privatisation et réformes du secteur public, etc.).

3—Les syndicats internationaux se distinguent des syndicats « canadiens » ou « québécois » par le fait que les directions de centrales sont situées aux États-Unis, et, parfois, possèdent un droit de veto sur les décisions prises en assemblées syndicales locales.

4—Nos camarades au Manitoba et en Colombie-Britannique peuvent témoigner qu’il n’y a rien de bon à être gouverné par les sociaux-démocrates (NPD). Après avoir fait plein de belles promesses dans l’opposition, ils sont les premiers à trahir les travailleurs dès leur arrivée au pouvoir.